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Al- Amin, Al-Thaniyah district (collateral murder).
coordonnées : 33°18’48.52’’ N, 44°30’43.17’’ E.

 

Année : 2010

Dimension : variables.

Techniques : installation multi-média : stéréolithographie, webcam, ordinateur, patch Pure Data, moniteur.

Techniquement, l’installation est divisée en deux parties. La première comporte une maquette 3D en résine à grande échelle en forme de galette (20 cm de diamètre). Celle-ci représente une zone du quartier de Al - Amin avec un degré de précision au 20ème de millimètre. Cette maquette, animée par un moteur, effectue un mouvement de va et vient rotatif sur 360° (l’objet a été réalisé en stéréo-lithographie a partir d’un modèle 3D informatique dans les laboratoires du CEMES).

 

La seconde partie du dispositif comprend une webcam pour la captation vidéo de la maquette et une partie informatique de traitement et de diffusion. L’image ainsi capturée (le tout se faisant en temps réel) est envoyée dans l’ordinateur dans lequel un patch Pure-Data, programmé a cet effet, superpose la vidéo d’une cible (conforme à celle que l’on peut voir dans les système de guidage de ces hélicoptères), une trame de moniteur (à l’instar de celle qu’engendrent les caméras de surveillance), pratique diverses manipulations sur le signal vidéo qui arrive de la webcam : zoom, translation en X et Y (en un aléatoire temporisé) et ajoute la bande son originale de la vidéo de l’hélicoptère. L’image ainsi obtenue est alors vidéo projetée sur un écran.

 

Au final nous avons une simulation de la scène originale, ici obtenue par reconstruction, manipulation et traitement. Nous sommes pour ainsi dire confrontés à un faux document… qui bien évidemment n’est pas parfait, n’est pas entièrement « réaliste » (du fait principalement d’une post-production réalisée ici en temps réel), mais les effets de trames, de grains, de mouvements virtuels nous donnent une impression de…

 

En convoquant tous les moyens de reproduction, de reconstitution et de fictionnalisation du réel, cette installation multiplie, croise et empile les médiations, jouant sur tous les registres du faux. Elle expose en somme les subterfuges du processus même de la production de l’image, de l’information visuelle, afin de nous faire voir le voir et de nous faire voir le visible dans son apparition spécifique à l’écran.

 

Ce que propose cette installation c’est bien de réfléchir et de questionner la problématique du visible lorsque sa visualisation est régie par d’autres règles que celles du regard humain, et en particulier par les interfaces électroniques (optronique) utilisés par les armées.

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